Les personnes vivant avec une déficience visuelle ont besoin de plus d'aide pour avoir accès aux services

SCO 2012, le 6 juillet - Les personnes vivant avec une déficience visuelle ont besoin de plus d'aide pour apprendre à connaître les services fournis par l'Institut national canadien pour les aveugles (INCA) et pour y avoir accès. C'est un des messages que dégage le Sondage auprès de la clientèle mené par l'INCA en 2012.

Deborah GoldLe sondage donnait suite à une étude semblable que l'INCA a réalisée en 2005, intitulée Inégalité des chances. Les résultats ont été présentés au congrès de la SCO par Deborah Gold, PhD, directrice de la recherche à l'INCA.

Justification

L'étude visait à déterminer les caractéristiques démographiques, les besoins et les expériences des personnes aveugles ou malvoyantes au Canada. Les répondants étaient des clients de l'INCA, mais certains des défis et des enjeux soulevés peuvent refléter ce que vivent des personnes malvoyantes qui ne sont pas clientes, a déclaré Mme Gold. L'information est nécessaire afin que l'INCA puisse personnaliser davantage ses services pour répondre aux besoins des clients. L'étude visait dans un deuxième temps à faire mieux connaître la déficience visuelle et la cécité et les besoins des personnes qui en sont atteintes.

Conception de l'étude

Le sondage s'est déroulé de mars à août 2011. Choisis au hasard dans la base de données de l'INCA, les participants provenaient de toutes les régions du Canada. Au total, 577 personnes (âgées de 18 à 97 ans) ont répondu au sondage.

La plupart des répondants ont participé par téléphone et quelques-uns ont pris 45 minutes pour remplir le questionnaire en ligne, qui comportait 169 questions.

La représentation des deux sexes était assez bien équilibrée, 43 % des répondants étant des hommes et 57 %, des femmes. Au total, 53 % des participants au sondage ont déclaré avoir d'autres incapacités. Dans leur rapport sur les résultats, les chercheurs ont établi des comparaisons avec la population générale en se fondant sur de l'information de provenant de Statistique Canada et sur des données tirées de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC).

Constatations

Les chercheurs ont constaté que 50 % des clients avaient un revenu annuel de 20 000 $ ou moins, comparativement à 37 % de la population générale selon Statistique Canada. Les clients plus instruits avaient tendance à avoir des revenus plus élevés que ceux qui avaient fait des études secondaires ou moindres. Plus les clients étaient âgés lorsqu'ils se sont inscrits à l'INCA, plus ils étaient susceptibles d'avoir un revenu plus élevé. Les personnes qui avaient d'autres incapacités avaient un revenu moins élevé, tout comme celles dont le déficit de la vision était plus grave.

Chez les clients dont les problèmes de vision ont fait leur apparition avant l'âge de 15 ans, 65 % ont fait des études secondaires ou plus, 12 % ont un diplôme collégial et 12 % ont fait des études universitaires. Aucun répondant dont les problèmes ont fait leur apparition entre 15 et 19 ans n'a fréquenté l'université. Statistique Canada signale qu'au moins 81 % des Canadiens ont terminé leurs études secondaires et 20 % ont au moins un diplôme collégial.

Quelque 32 % des clients de l'INCA travaillent jusqu'à un certain point, mais ils sont à peine la moitié à occuper un emploi à temps plein comparativement à 67 % des membres de la population générale.

Les participants au sondage de l'INCA déclarent aussi se sentir isolés. Chez les adultes âgés, 12 % ne socialisent pas, tandis que 79 % affirment socialiser cinq heures ou moins par semaine, comparativement à 5 % des Canadiens (selon l'ESCC) qui signalent ne jamais socialiser et 50 % qui affirment socialiser une fois par semaine.

Dix pour cent des répondants ont déclaré que les services de l'INCA ne répondent pas à leurs besoins et qu'il est difficile de se rendre aux centres, qu'ils ne savent pas ce que fait l'INCA et que leurs besoins ne sont pas compris.

Des répondants ont déclaré avoir besoin de certains services qu'ils ne pouvaient toutefois obtenir.

Presque la moitié des répondants (48 %) ont entendu parler pour la première fois de l'organisme par l'entremise de leur ophtalmologue. Les médecins de famille, les amis, les membres de leur famille, les optométristes, notamment, sont d'autres sources.

Conclusions

L'étude montre qu'il faut informer davantage le public et les clients et améliorer la publicité au sujet des services offerts par l'INCA. Mme Gold a signalé que les ophtalmologistes pourraient recommander ces services aux patients plus tôt lorsque leur vision commence à baisser.

10 % des répondants ont déclaré que les services de l'INCA ne répondent pas à leurs besoins et qu'il est difficile de se rendre aux centres, qu'ils ne savent pas ce que fait l'INCA et que leurs besoins ne sont pas compris.