La Société canadienne d’ophtalmologie : La sécurité des patients doit passer avant l’élargissement du champ de pratique

lundi novembre 17, 2025

OTTAWA 17 novembre 2025 – La Société canadienne d’ophtalmologie (SCO) exhorte les gouvernements fédéral et provinciaux à faire passer la sécurité des patients avant l’élargissement du champ de pratique, alors que des propositions émergent à travers le pays pour permettre aux optométristes d’effectuer des interventions chirurgicales sans diplôme en médecine ni formation chirurgicale reconnue des programmes accrédités répondant à des normes réglementaires strictes et assortis d’une supervision adéquate.

En Alberta, le gouvernement provincial a approuvé en principe une demande du Alberta College of Optometrists visant à élargir le champ de pratique des optométristes afin d’y inclure des interventions chirurgicales, sous réserve d’un examen plus approfondi. L’Ontario envisage actuellement une proposition similaire. La SCO met en garde : de tels changements, s’ils sont adoptés, exposeraient les patients à des risques inutiles.

« La sécurité n’est pas un slogan, c’est une norme, » a déclaré la Dre Mona Harissi-Dagher, présidente de la Société canadienne d’ophtalmologie. « L’oeil ne pardonne pas. Une erreur mesurée en microns peut entraîner une perte de vision permanente. Les soins chirurgicaux oculaires doivent demeurer entre les mains de médecins formés à la gestion médicale et chirurgicale afin de protéger la vue des Canadiens. »

Les ophtalmologistes suivent au minimum dix années de formation médicale et hospitalière, comprenant des milliers d’heures de pratique chirurgicale supervisée et de gestion des urgences. Les optométristes, bien qu’ils soient des partenaires essentiels en soins oculaires primaires, ne sont pas des médecins et ne reçoivent aucune formation en chirurgie ni en gestion des maladies systémiques.

« Cette question concerne avant tout la sécurité des patients et la qualité des soins, » a souligné la Dre Nina Ahuja, présidente du Conseil de la défense professionnelle de la SCO. « Les interventions chirurgicales oculaires exigent une profondeur de formation médicale et chirurgicale permettant de reconnaître et de gérer les complications en temps réel. Accorder des privilèges chirurgicaux au-delà de leur champ de formation et de pratique met les patients en danger inutilement, mine la confiance du public et compromet les mécanismes de protection de leur vision. La sécurité et la confiance ne peuvent être sacrifiées au nom de la “modernisation”. »

La SCO souligne que les données provenant de certaines juridictions américaines ayant élargi les privilèges chirurgicaux des optométristes n’ont démontré aucune amélioration tangible de l’accès aux soins. Certaines études ont même signalé une augmentation du volume de procédures, des coûts plus élevés et de nouvelles complications.

« L’accès aux soins est un véritable défi, surtout dans les régions rurales et nordiques, » a ajouté la Dre Dagher. « Mais la solution passe par la formation et la rétention de davantage de médecins, ainsi que par une meilleure collaboration, non par l’exposition des patients à des interventions risquées. Les modèles de soins intégrés reliant optométristes et ophtalmologistes grâce à des dossiers partagés, à la téléophtalmologie et aux consultations électroniques rapides améliorent déjà l’accès sans compromettre la sécurité. »

La SCO continue de collaborer avec les dirigeants provinciaux et universitaires, y compris les associations Eye Physicians and Surgeons of Alberta (EPSAA) et Eye Physicians and Surgeons of Ontario (EPSO), ainsi que l’Association of Canadian University Professors of Ophthalmology (ACUPO), afin de s’assurer que toute modernisation des soins oculaires demeure fondée sur les données probantes, la sécurité et la collaboration.

« En matière de chirurgie oculaire, les Canadiens méritent une seule certitude, » a conclu la Dre Dagher. « Que ceux qui la pratiquent soient les mieux formés pour le faire. »

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À propos de la Société canadienne d’ophtalmologie (SCO)

La Société canadienne d’ophtalmologie (SCO) est l’autorité nationale reconnue en matière de soins oculovisuels au Canada. Représentant plus de 900 ophtalmologistes et 200 résidents, la SCO collabore avec les gouvernements, les établissements universitaires (ACUPO), les partenaires provinciaux et d’autres professionnels de la santé afin de garantir à tous les Canadiens l’accès aux plus hauts standards de soins médicaux et chirurgicaux des yeux. La SCO est un fournisseur agréé de formation médicale continue (FMC) par le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada et est affiliée à l’Association médicale canadienne.

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